Le triangle de Karpman

Ce concept est, pour moi, une référence, dans mon travail, dans les relations professionnelles et dans ma vie privée. C’est pourquoi je vous le partage ici. Je le présente régulièrement à mes clients.

De quoi s’agit-il ?

Le triangle de Karpman est une représentation des jeux psychologiques qui se jouent dans les relations entre les personnes. Ce triangle est parfois appelé le triangle dramatique parce qu’il mène à des histoires dites dramatiques. On observe souvent ce mécanisme des jeux psychologiques dans des romans, des films,.. Pensez à Harry Potter, aux contes pour les enfants, aux dessins animés,…

C’est en 1968 que Karpman a élaboré cette théorie. Il l’a ensuite redéveloppée et a proposé des pistes pour sortir de ce cercle triangle et le transformer en triangle compassionnel.

Les rôles présents dans ce triangle 

Pour Karpman, nous endossons, dans nos relations avec autrui, un ou plusieurs des rôles suivants : 

Le persécuteur (P)

Le persécuteur cherche à imposer son point de vue à dominer l’autre.

Le sauveur (S)

Le sauveur veut aider l’autre, lui trouver des solutions, sans demander son consentement.

La victime (V)

En position basse, la victime demande de l’aide, n’est pas autonome et attire donc le persécuteur et le sauveur.

Petit résumé avec Gérard Jugnot, qui incarne un psychologue dans le film « Oui mais »

NB :

Il s’agit de rôles et pas de personnes. Nous endossons tous, à un moment ou l’autre un de ses rôles. Et parfois, au sein d’une même conversation, nous passons de l’un à l’autre. C’est normal. Il est, cependant, intéressant de ne pas s’enfermer dans ce triangle.

Comment sortir du triangle dramatique ?

Il s’agit d’apprendre à prendre distance, être conscient du rôle endossé et celui endossé par les autres. Une fois que l’on a fait ce constat, on peut passer au triangle compassionnel.

Première étape : la solution à 10 %

Pour faire ce chemin, on dédramatise ces jeux avec le principe de la solution à 10 %

Une manière de dédramatiser ces jeux psychologiques.

Karpman parle de solution dans le sens de diluer une substance dans une autre. Voici 5 règles qu’il propose :

  • Dans chaque jeu, il y a au moins 10 % d’intention positive.

Lorsque nous observons une personne, par exemple dans un rôle de persécuteur, nous trouverons toujours une part d’intention positive.

  • Il y a au moins 10% de vérité dans toute idée exprimée.

Lorsqu’une personne se plaint, il y a au moins 10% de vérité

(position de victime)

  • Il y a au moins 10% de la population qui aurait réagi de la même façon.

Les jeux psychologiques sont très communs, nous y prenons part très souvent.

  • Quand nous sommes en train de jouer, au moins 10% de ce que nous disons est faux.

Par exemple, dans le cas d’une menace, au moins 10% est faux.

  • Dans chaque jeu, une personne joue au moins 10% de chacun des 3 rôles (P S V)

Un rôle prédomine et apparaît en premier (partie visible de l’iceberg), les autres étant cachés (partie invisible).

Deuxième étape : déjouer les jeux en passant au triangle compassionnel

Transformer les 3 angles du triangle en 3 angles positifs et passer au triangle compassionnel.

Troisième étape : Pratiquer la discussion intérieure positive (en cas de baisse d’estime de soi)

Reconsidérer la situation à partir d’un PSV positif.

P+ : correspond au Pouvoir, à la Persévérance et au projet, cela implique de l’autodétermination, une direction, de la discipline, un but, un enrichissement personnel, de la force de caractère.

S+ : correspond au fait de se Retrouver, se Réparer. C’est-à-dire, prendre soin de soi, se féliciter, se protéger, avoir confiance en sa santé en en soi, se donner des autorisations, bref, s’aimer.

V+ : c’est s’adapter, être vulnérable et désireux de grandir. Cela implique de l’ouverture, de l’humilité, flexibilité, réceptivité.

Ce type de discussion interne, peut permettre de réparer le Triangle personnel interne, pour lutter contre le S- interne de déni et de désillusion, le P- interne d’auto-sabotage et le V- interne d’auto-apitoiement.

Tout cela pour dire :

Le triangle de Karpman est un outil bien plus subtil que simplement les 3 rôles dont on parle habituellement.

Il constitue une référence pour relire nos interactions avec notre entourage, nos collègues.

La notion de triangle de dramatique est subtile, cet article en est un simple résumé. J’organise des formations d’une journée sur cette thématique afin d’approfondir les notions et de les développer plus amplement.

N’hésitez pas à me contacter.

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Et en matière de référence, voici les références du livre de karpman d’où sont tirées toutes ces notions :

« Le triangle dramatique De la manipulation au bien-être relationnel. », Stephen Karpman, Interéditions, Dunod éditeur, 2020